Europe

  .: Introduction
  .: Europe : début du voyage


Afrique
  .: Durban et la côte Est      d'Afrique du Sud


Asie
  .: Taïwan (Taipei)
  .: Chine (Guilin-Li River)
  .: Hong Kong - Macao
  .: Bali

Australie
  .: Sydney
  .: East Coast
  .: Great Barrier Reef


Polynésie
  .: Tahiti - Moorea
  .: Rangiroa
  .: Marquises - Nuku Hiva
  .: Marquises - Hiva Hoa
  .: Isla de Pascua

Amérique du Sud

  .: Chile - Santiago
  .: Chile - Punta Arenas
  .: Argentina - Ushuaia
  .: Chile - Atacama

Antarctique

  .: Ushuaia
  .: Passage de Drake
  .: Hannah Point &      Deception Island
  .: Neko Harbour & Almirante      Brown Station
  .: Pleneau Island &      Vernadsky Ukranian      scientific station
  .: Passage de Drake
  .: Quelques chiffres et un      peu d'histoire sur      l'Antarctique

Amérique du Nord
  .: Los Angeles en bus
  .: Las Vegas - errances
  .: Hollywood - errances


Retour en Europe
  .: Fin du voyage

Forum
  .: Laissez vos messages ici
Contact - Liens

Antarctique

Neko Harbour - Almirante Brown


Paradise Harbour, mardi 20 février 2001

M'étant réveillé vers 4h30 ce matin, j'ai regardé par le hublot de ma cabine. Le soleil commençait à se lever. J'étais décidé à sortir pour prendre quelques photos, mais la fatigue et le froid, qu'il semblait faire, ont eu raison de mon enthousiasme. Finalement, je me suis levé à 6h45. Le petit-déjeuner englouti, je me suis précipité sur le pont principal, pour admirer la beauté somptueuse de notre arrivée à Neko Harbour.

Naviguant à travers les icebergs, le bateau semblait sûr de sa route. Ce lever de soleil, ce ciel bleu, ce froid extrême dû au vent, ont été pour moi, des instants d'une plénitude impartageable. Comment pourrais-je un jour décrire la beauté de ces eaux noires, parsemées d'icebergs aux couleurs glaciales et aux formes divines ? J'étais pratiquement seul sur le pont, savourant ces instants privilégiés avec quelques manchots joueurs pointant leur bec hors de l'eau.

J'arrive en Antarctique, sur le continent. Auparavant, nous ne nous étions arrêté que sur des îles proches de la péninsule. Ce continent mystérieux, aussi grand que les Etats-Unis est aussi peu peuplé que le petit bled d'où je viens. Bon an mal an, il doit y avoir quelque 2'000 à 3'000 habitants permanents. Bien évidemment, lorsque vient l'hiver polaire, la population (à 100% des résidents de stations scientifiques internationales), se réduit considérablement. L'intérêt d'expériences scientifiques décroît fortement. Surtout que le froid et la nuit polaire mettent à rude épreuve, tant les scientifiques que leurs instruments de mesure. Le moindre accident est d'ailleurs bien souvent synonyme de catastrophe. Par -50°C voire -60°C, tout gèle instantanément. Certains scientifiques, pour passer le temps, font des concours loufoques. Ils lancent de l'eau bouillante en l'air et c'est à celui qui aura réussi la plus belle figure de glace (l'eau gelant instantanément). Il est vrai qu'après quelques semaines confinés dans des baraquements exigus, la paranoïa doit gentiment faire surface !

Mais revenons à Paradise Harbour.

Des glaciers, il y en a partout, nous entourant, nous menaçant de leur puissance tranquille. Le débarquement en zodiac, devenu une habitude, a été d'une grande émotion. Non-loin, des parois, des séracs menaçants, emplissaient l'endroit d'une majesté que le soleil est venu faire briller de mille feu après quelques minutes. L'endroit était calme, tranquille, encore sauvage, malgré quelques marques visibles laissées par de précédents visiteurs.

Ce superbe glacier venant mourir dans cette eau noire et salée, laissait de temps en temps, échapper quelques menaces. Des grincements et des détonations peu rassurantes, nous rappelaient l'éphémère de ce spectacle sans cesse renouvelé. Une fois ou l'autre, une paroi s'est détachée, provoquant un mini raz-de-marée sur la plage de notre arrivée. Les manchots se sont mis à crier et à courir dans tous les sens.

Une montagne de glace surplombait le lieu de notre atterrissage. Je me suis mis à monter et monter avec mes bottes en caoutchouc, étonnamment appropriées à la situation.

La vue était éblouissante. J'ai à nouveau réalisé le privilège que j'ai d'être sur cette terre et de vivre de tels instants.

Une excursion en zodiac dans la baie nous a permis d'admirer de près des icebergs aux couleurs inouïes. Soudain, notre skipper Pablo s'est mis à crier : "Whales !!!". Superbes et majestueuses, des baleines Minke ont fendu ce miroir magique, faisant entrevoir leurs ailerons et une partie de leur corps. Quelle beauté !

Le tour en zodiac nous a dévoilé des vues imprenables sur des glaces révélant l'hostilité des lieux.

Au détour d'un iceberg, des teintes polynésiennes faisaient croire à des eaux coralliennes. J'ai presque eu envie de plonger.

L'après-midi, le Mariya Yermolova a mit le cap sur Paradise Harbour. Les zodiacs mis à l'eau, nous nous sommes approchés de falaises de glace monumentales. Les risques, bien que théoriquement calculés par les responsables de l'expédition, sont pourtant bien réels. Un pan entier de falaise peut se détacher à tout moment et créer un véritable raz-de-marée. Tomber à l'eau, signifie peu de chances de survie. L'eau doit être à des températures proches, voire en dessous de zéro. Bien sûr, les zodiacs ne se baladaient jamais seuls et tous les membres de l'expédition étaient en contact permanent par radio avec le bateau. On est bien loin des conditions d'Amundsen ou de Scott au début du siècle ! Heureusement d'ailleurs !

Par endroits, ces glaciers immaculés dessinaient des grottes aux contours surréalistes. Notre slalom entre les icebergs nous a réservé quelques rencontres avec des phoques (crab-eater), se dorant au soleil. Ils avaient l'air doux et peu belliqueux, mais ce n'était qu'une façade.

A la fin de notre tour en zodiac, nous avons atterri sur la base argentine désaffectée de l'"Almirante Brown".

Chaque pays essaie de revendiquer un bout d'Antarctique. Un traité international, signé et ratifié par quelques 40 pays les plus importants (en population et superficie) du globe, veut laisser ce continent vierge de toutes revendications territoriales. Il est vrai que ses ressources minières sont l'objet de convoitises ! Personne n'a toutefois le droit de faire des recherches militaires sur le continents, ni de recherches géologiques secrètes. Bien sûr, c'est ce qu'on nous dit...

Cette base d'Almirante Brown a en fait été fermée suite à un incendie intentionnel perpétré par un scientifique de la base. Le gouvernement argentin ayant jugé bon de contraindre un médecin de la base à rester 6 mois supplémentaires, à provoqué le désastre. Le médecin, n'en pouvant plus des conditions imposées par la vie Antarctique, a préféré bouter le feu à la base, que de rempiler pour 6 mois supplémentaires

Sur ce coin de terre, une grimpette assez raide nous a permis d'atteindre un petit pic surplombant la baie. Nous sommes redescendus en glissant, assis sur nos gilet de sauvetage ! Cool !

Ce jour là, un couple a même décidé de s'unir pour la vie sur ce petit morceau d'Antarctique. Nous avons donc eu droit au Champagne (car c'était notre première visite du 7ème continent) et au gâteau des mariés. Après un barbecue nous a été offert sur le pont, ceci, bien sûr, dans un froid polaire. Fallait le faire. Le temps était radieux, mais quel froid pour un barbecue ! Avec Chris on a préféré rentrer et manger à l'intérieur. Il n'a pourtant pas l'air frileux, il devait vraiment faire froid ! J'ai bu un peu de Champagne, mais comme d'habitude, je ne le supporte pas. J'ai tout de suite eu la tête qui s'est mise à tourner. Chris semble avoir plus ou moins le même problème que moi. On s'est bien marrés !

 

<<Page précédente>> << Page suivante >>

<< Retour au début >>

Contact


   Si vous désirez plus d'informations, vous pouvez me contacter à l'adresse suivante

ekamako@gmail.com

© Copyright 2004 Ekamako.com. Tous droits et copyrights réservés.